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Inhumanitaire ou le cannibalisme guerrier à l’ère néolibérale (L’)
Quand ils ne suscitent pas l’admiration obscène pour la « toute-puissance » de la technologie, les conflits militaires de cette fin de siècle provoquent le sentiment d’un déchaînement de violence irrationnelle et archaïque. Mais la guerre et ses horreurs n’appartiennent-elles qu’au passé de l’humanité? Ou bien, sous des apparences chaotiques, une logique les relie-t-elle au monde d’aujourdhui ? Bernard Doray, psychiatre, nous conduit à sa suite sur quelques-uns des grands champs de souffrance contemporains. à Sarajevo, où s’active l’enfant dénicheur de bombes, en Algérie, auprès d’Abdelnasser, dont les dessins sont autant d’efforts pour donner sens à ce qu’il a vécu, au Rwanda, pour entendre le récit dantesque de « Marie-Goretti », au Chiapas, en Tchétchénie, au Vietnam… C’est l’envers, en quelque sorte, de l’humanitaire, la face obscure de l’ordre du monde : guerre aux enfants, guerre aux ventres, guerre à la mémoire, guerre à l’humain en l’homme. Ce qui se marque là, à travers bourreaux et victimes, c’est, pense Bernard Doray, la réalité d’un processus de d’ésymbolisation de grande ampleur : processus qui a beaucoup à voir avec la formidable poussée du capitalisme globalisé. Le néolibéralisme dans ses œuvres. version définitive. Quand ils ne suscitent pas l’admiration « obscène de la technologie », les conflits militaires de cette fin de siècle provoquent le « sentiment d’un déchaînement de violence irrationnelle et archaïque ». Mais la guerre et ses horreurs appartiennent-elles au passé de l’humanité ? Ou bien, sous des apparences chaotiques, une logique les relie-t-elle au monde d’aujourdhui ? Psychiatre, psychanalyste, Bernard Doray nous conduit à sa suite sur quelques-uns des grands champs de souffrance contemporains. À Sarajevo, où s’active l’enfant dénicheur de bombes ; en Algérie, auprès d’Abdelnasser, dont les dessins sont autant d’efforts pour donner sens à ce qu’il a vécu ; au Rwanda, pour entendre le récit dantesque de « Marie-Goretti » ; au Chiapas, au Guatemala, en Tchétchénie, au Vietnam… S’y dévoile, en quelque sorte, l’envers de l’humanitaire, la face obscure de l’ordre du monde : guerre aux enfants, guerre aux ventres, guerre à la mémoire, guerre à l’humain en l’homme ! Ce qui se marque là, à travers bourreaux et victimes, c’est, pense Bernard Doray, la réalité d’un processus de dé symbolisation de grande ampleur processus qui a tout à voir avec la formidable poussée du capitalisme globalisé. Le néolibéralisme dans ses oeuvres…
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Le Partage de l’Afrique – (1880-1914)
A la charnière de deux siècles, entre 1880 et 1914, s’est produit l’un des événements majeurs de l’histoire des temps modernes : le partage de l’Afrique. Sept puissances européennes ont participé à ce que l’on a appelé » la course au clocher « , menée jusqu’au cœur d’un continent alors très mal connu : avec la France qui y établit une grande part de son empire colonial, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Italie et le Portugal. Sept sphères d’influence, plus ou moins vastes, pour cette Afrique qui, plus d’un siècle après, malgré des décennies d’indépendance, en porte durablement l’empreinte, à commencer par les frontières héritées de la colonisation et toujours plus contestées. Pour la première fois sont rassemblés dans un récit global tous les épisodes d’une histoire complexe où s’intriquent diplomatie et économie, où se croisent hommes d’Etat, chefs militaires, aventuriers chercheurs d’or ou de diamants : Brazza et Stanley, Bismark et Ferry, Rhodes, Goldie et Léopold II, le roi qui se veut entrepreneur au Congo ; mais aussi Samori, Ménélik, le khédive égyptien, le sultan chérifien ou encore, au large du continent, la reine de Madagascar.
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Les fils de rois
En 1898, le capitaine Voulet, type même du « bâtisseur » de notre empire colonial, s’associe avec le lieutenant Chanoine, fils du ministre de la guerre, pour conduire d’ouest en est une expédition vers le lac Tchad. C’est l’époque où le commandant Marchand prend position sur le nil, à Fachoda, au risque d’une guerre avec l’Angleterre. La mission Voulet-Chanoine quitte Bordeaux en Juillet 1898. En septembre, après avoir remonté le Sénégal en bateau puis traversé le haut plateau mandingue (sud du Mali actuel), elle se divise en deux groupes. L’un embarque sur le Niger qu’il descendra jusqu’à Say, l’autre traverse les territoires nouvellement conquis au Brukina, dans la boucle du fleuve. Début 1899, pour la dernière année du siècle, les unités très disparates de la mission passent sur la rive gauche du Niger et marchent à la frontière des possessions encore mal définies des Britanniques au Nigeria. Bien que les ministres concernés soient sans nouvelles de l’expédition depuis des mois, une étrange rumeur prend corps à Paris. Au point que les autorités envoient, sur les traces de Vouvet et de Chanoine, un officier au-dessus de tout soupçon qu’elles chargent d’une enquête. Cet officier, le colonel Klobb, Saharien de grande valeur, est accompagné d’une escorte légère. Il découvre, dans le sillage de ceux qu’il cherche, une immensité d’horreurs.
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ONU contre ONU
« L’ONU est morte », dit la rumeur. Ou en tout cas moribonde. De défaite en défaite, elle ne montre qu’impuissance… Mais l’ONU en déroute, n’est pas l’ONU. C’est la politique des États — et précisément leur confiscation de l’ONU et du droit international — qui empêche l’Organisation de remplir la mission pour laquelle elle a été créée. Cet ouvrage prend le contre-pied de la critique « médiatique » de l’ONU et du « nouvel ordre mondial ». Se fondant sur des événements d’actualité, comme la guerre du Golfe, la guerre Iran-Irak, les attentats terroristes contre les vols de la Pan-Am et de UTA, les opérations de l’ONU en Somalie, en ex-Yougoslavie ou au Rwanda, la poursuite des criminels de guerre, la question des armements nucléaires, il démontre comment les États écartent, en réalité, les règles du droit international, tout en prétendant les renforcer. Il oppose ainsi au traitement – principalement politique et militaire – de ces événements, une lecture du droit international, fondée sur la responsabilité individuelle. Il analyse, par ailleurs, la théorisation de la « faiblesse du droit international », qui conduit souvent les spécialistes à légitimer son inapplication. Se fondant également sur l’expérience judiciaire de l’association européenne Droit contre raison d’État, que l’auteur a présidée durant les dix dernières années, cet essai explore des pistes réalistes de réappropriation des organisations et de la justice internationales par les citoyens. Il porte un éclairage nouveau sur le droit international, qu’il permet d’examiner non plus seulement dans la traditionnelle perspective horizontale — interétatique — mais aussi dans la relation verticale États-citoyens.
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Senghor ou La tentation de l’universel
Poète et président, dirigeant africain et académicien français, Léopold Sédar Senghor dit de lui-même : » J’ai été un être déchiré « . Dans cet essai, Jean-Pierre Biondi souligne que la démarche constante de Senghor aura consisté à dépasser ce déchirement pour atteindre une symbiose perçue comme » le fruit savoureux des contradictions « . Contradictions pour l’enfant sénégalais, entre les traditions animistes et l’école des Pères du Saint-Esprit ; pour le » khâgneux noir » de Louis-le-Grand, entre les explorations poétiques avec son condisciple Georges Pompidou et la révélation de la négritude avec l’Antillais Aimé Césaire ; pour le professeur du lycée de Saint-Maur, entre une calme carrière d’enseignant et l’appel du Sénégal qui le fait » tomber en politique » ; pour le député de la brousse, entre les velléités assimilationnistes de la IV République et le souffle indépendantiste venu du tiers-monde. Symbiose qui s’affirme avec éclat lorsque Senghor, tout en assumant pendant vingt ans les fonctions de président de la République du Sénégal, se veut également » militant de la poésie « . En 1979, un an avant de quitter le pouvoir volontairement et discrètement, il évoque une question souvent posée : » S’il fallait choisir, que voudriez-vous sauver de votre triple vie d’homme politique, de professeur et de poète ? » et répond : » Mes poèmes, c’est l’essentiel. «