INTRODUCTION
Durant le printemps et l’été 2014, des populations consternées ont suivi avec attention,
beaucoup de compassion et une grande inquiétude,
la réapparition de la fièvre hémorragique virale
(FHV) causée par le virus Ebola qui, après avoir
atteint trois pays d’Afrique de l’Ouest – la Guinée,
le Liberia et la Sierra Leone –, venait de faire, par
avion, un saut inattendu vers le Nigeria. Après
s’être fait discret quelques mois, sans cesser pour
autant de faire des victimes, le virus reprenait de
la vigueur en août, tuant sans pitié, semaine après
semaine, les morts se comptant par centaines.
Ebola 2014 se révélait désormais le pire millésime
de toute l’histoire de ce mal si particulier et si
déconcertant, d’une telle dangerosité qu’il concurrençait dans la presse des événements aussi graves
que les conflits en Syrie, en Ukraine et dans la
bande de Gaza.
Mais une attaque d’Ebola diff ère considérablement des réalités de la politique et de la guerre :
elle paraît indicible, elle terrifie. Le virus Ebola
est invisible, sauf par microscopie électronique ou
par ses effets pathogènes. Il est impersonnel. Il est
apolitique. Il semble tuer telle la dixième plaie
d’Egypte lors de l’Exode – celle qu’inflige l’ange
de la mort.
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