Les Révoltés de l’Amistad

R106,02

Le 28 juin 1839, l’Amistad faisait voile depuis La Havane avec à son bord une cargaison d’esclaves. Au cours de cette nuit, les captifs africains se soulevèrent, tuèrent le capitaine et prirent le contrôle du navire. Alors qu’ils essayaient d’atteindre un port sûr, leur navire fut arrêté par la Marine des Etats-Unis. Leur bataille juridique pour recouvrer la liberté remonta jusqu’à la Cour Suprême. Les insurgés furent libérés et purent rentrer en Afrique. Cette rébellion est l’un des épisodes les plus connus de l’histoire de l’esclavage américain. En racontant cette aventure du point de vue des rebelles eux-mêmes, Marcus Rediker leur redonne une voix et un destin. Il retrace les trajectoires de ces hommes capturés en Sierra Leone. La plupart d’entre eux parlaient plus d’une langue ; plusieurs étaient des guerriers. C’étaient déjà des hommes habitués à l’action collective. Leur histoire, passionnante, nous est ici contée pour la première fois.

Introduction

Pendant les premières heures d’une nuit sans lune, le 2 juillet
1839, plusieurs captifs africains, retenus dans la cale de la goélette
négrière l’Amistad, parviennent à se débarrasser silencieusement
de leurs fers. L’un d’eux a réussi à briser un cadenas, si bien qu’ils
peuvent se défaire de la longue chaîne qui les rivait les uns aux
autres, sous le pont du vaisseau. La cargaison humaine de l’Amistad

est constituée de quarante-­neuf hommes et quatre enfants. Ils
ont navigué depuis La Havane et se dirigent vers les nouvelles
plantations de Santa María del Puerto del Príncipe (aujourd’hui
Camagüey), à Cuba. Quelques heures plus tôt, dans les quartiers
exigus et étouffants du pont inférieur, ils ont pris une décision col‑
lective : ils vont se mettre en quête d’un autre destin.
Un groupe de quatre hommes – Cinqué, Faquorna, Moru
et Kimbo – conduit la troupe jusqu’à l’écoutille qui mène au
pont. Ils se déplacent avec grâce et précision, leurs gestes révé‑
lant leur passé de guerriers habitués aux assauts nocturnes. Ils
ramassent des cabillots1
et des douves de tonneaux et gagnent à
pas de loup la chaloupe du navire, dans laquelle dort Celestino,
le coq2
mulâtre. Ils le battent à mort. Tandis que de plus en plus
d’hommes se libèrent de leurs fers et grimpent à toute vitesse sur
le pont, ils mettent la main sur une caisse remplie de machettes,
destinées à couper la canne à sucre, mais qui vont servir leur
entreprise d’autodétermination. À la vue de l’éclat des lames,
les deux marins censés monter la garde pour prévenir ce type de
soulèvements choisissent, plutôt que de donner l’alarme, de se
jeter par-­dessus bord et disparaissent dans les flots…

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